Je hais Noël. Je hais de voir pendant des semaines des pubs de petites familles réunies autour d'un arbre comblé mais débordant de cadeaux et tout le monde est content. Mais celles que je déteste le plus sont les pubs Hallmark, d'un sirupeux sucré écoeurant: chu pas capable.
Le seul moment que j'aime, c'est le 25 au matin quand "le père Noël" est passé et que mes enfants ouvrent les cadeaux que nous leur offrons. Sauf que ça fait deux ans que mon fils se lève à 4h00 pour ouvrir tous les siens... Vous me voyez venir: cette année je ne les mets pas sous l'arbre parce que le "père Noël" serait passé. De toute façon, mes enfants ne croient plus au père noël depuis quelques années.
Mon fils a deviné, comme moi, à trois ans, qu'il n'y avait pas de père Noël, que ça ne se pouvait pas qu'un homme en traîneau fasse le tour du monde et donne un cadeau à chaque enfant, il n'aurait pas le temps et de plus, il y a trop de maisons sans cheminée qui pourtant regorgent de cadeaux le 25 au matin. Quand je lui avais demandé qui les apportaient alors, il m'a répondu "c'est toi". Wow...flassshhhbbaaaccckkkk
J'ai trois ans, et à Noël pendant la fête, mon père m'amène dans le vestibule, en bas de notre petit escalier intérieur, où m'attendent un petit carrosse avec une poupée Tumbelina qui pleure quand on lui tire une cordelette dans le dos que j'ai rapidement tuée en la lavant dans de l'eau, et d'autres petits cadeaux. Je ne comprenais pas pourquoi il avait mis ça là, étant donné qu'on avait un bel arbre parfait pour recevoir les cadeaux dans le salon. Il m'a demandé "Sais-tu qui a apporté ça?" et s'attendant sûrement à ce que je réponde le père Noël, il se met à rire en coin quand je réponds "toi". Papa: "ben non, c'est le père noël qui a apporté ça pour toi"; moi: "non, c'est toi, arrête de rire"; mon papa rit, me passe la main dans les cheveux et monte mon carrosse avec la poupée. C'est mon plus beau souvenir de Noël de mon enfance. Pourtant, l'imaginaire du Père Noël m'a manqué complètement, mais le regard que mon père m'avait donné, quand il a comprit qu'il ne pouvait pas me duper, avec son sourire en coin, celui où des fois il y avait une petite chaleur, une tendresse, c'est ça qui a été mon plus magnifique Noël. Mon père était fier de moi, j'étais intelligente.
Mon fils est intelligent. Et il n'a pas beaucoup d'imaginaire non plus. La fée des dents et tout le reste, c'est pour les autres. J'en suis fière. Mais j'ai quand même un pincement au coeur qu'il ait raté cette occasion de vivre des moments fantaisistes, ceux dans lesquels ma fille s'est roulée de bonheur pendant plusieurs années.
Après ce Noël de mes trois ans, Noël a commencé à dégringoler dans le monde du bonheur jusqu'à ce que mes parents se séparent. Et là c'est devenu un cauchemar.
Fait que, des fois, pour me remettre dedans, je vois mon père qui me regarde avec cette fierté et cette tendresse qu'il cachait si bien, en bas de l'escalier, le Noël de mes trois ans. C'est ça Noël. De la tendresse, de l'amour. Pas de chicane, pas de faire-semblant. Juste de l'amour pur, de la tendresse pure, du vrai bonheur, pas d'obligation.
Joyeux magasinage tout le monde.
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