Ou est-ce péche par où tu as passé? Enfin. Peu importe.
Vous voyez ce que je veux dire.
L'autre jour, j'étais dans une formation pour les nouveaux téléphones du bureau. L'explication était longue, pénible et parsemée de questions (stupides? hon! chu pas fine!) de certaines de mes collègues.
Bref, je pige assez vite. Je me mets donc à jouer avec mon téléphone-témoin sur lequel on est supposé se familiariser.
It's a friggin phone. How hard can it be?
Voilà que je place un appel à un autre téléphone-témoin et ça sonne et ça dérange tout le monde et la madame qui fait la formation arrête et me regarde et tout le monde me regarde et je me creuse dans mes épaules et murmure un petit "oups! scuzez!" pendant que mes deux mains tentent de faire taire mon maudit témoin. Et je ne le fais pas juste une fois, mais trois! (Bien sûr, pour tester autre chose, pas toujours la même affaire, quand même).
Et je me mets à penser: je suis aussi délinquante, dérangeante et peu respectueuse que mon fils.
Ouan, on est là qu'on le sermonne d'une façon presque hebdomadaire sur le comportement à avoir en classe, ne pas déranger tout le monde même si lui a compris (il pige pas mal vite, voyez-vous), c'est une question de respect et gnagnagna.
À 41 ans, je dérange une foutue formation et je suis impatiente quand ma voisine comprend rien et fait durer ce moment pénible plus longtemps avec ses foutues questions...Dont les réponses me semblent pourtant bien simples.
Est-ce que je me prends pour une autre? Est-ce que je fais ma "smatte"? Est-ce que je n'ai aucun égard pour ma pauvre voisine qui, elle, éprouve des difficultés?
Ben non. Pas du tout. C'est que la stimulation pour moi est terminée. Je ne suis plus stimulée. Donc je niaise. Et je pense à mon fils. Tout à coup, je m'adoucis, je change mon tir (où est-ce je change mon fusil d'épaules parce que le chien est parti à'chasse?).
La fois suivante, quand il m'apprend qu'il a dérangé en classe, et que sa prof, qui l'aime bien pourtant, en pouvait plus et l'a envoyé chez la directrice, laquelle il a aidé à choisir soit des stores ou des rideaux pour son bureau (wow, grosse punition) en mangeant le petit chocolat qu'elle lui offre, je lui ai dis: "Tsé, D., ce qu'on te reproche maintenant, un jour ça va te servir". Il m'a regardé, et j'ai vu le doute dans ses yeux. "Oui oui, tu sais, tu comprends vite, tu saisis tout de suite, tu as un caractère fort, tu ne te laisses pas piler dessus, même pas par des figures d'autorité, un jour ça va te servir".
On dirait que je lui avais enlevé vingt livres de ses épaules.
Il a expiré fort, et a dit: "Fiououou. Une CHANCE que tu me dis ça."
Il était sérieux. Pas du tout sarcastique. Ça m'a fait un pincement au coeur: depuis combien de temps pense-t-il qu'il est anormal? Ou mal fait? Ou déficient?
L'estime de soi, c'est important.
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yé vite, pis yé fin ton fils, je l'adore !
RépondreSupprimerun autre billet touchant. tu m'épates. je vous aime tous les 4 gros, gros, gros.
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