C'est donc dur les séparations! Il y a tellement de gens autour de moi qui se séparent, et ils ont des enfants, que je me dis que personne n'est à l'abri. Même si je pense réellement que je ne me séparerai jamais de P.
Et j'écoute les personnes, souvent les mères mais parfois aussi les pères, et je me sens inadéquate et inapte à les entendre, les rassurer, les consoler, les aider. Je ne vis pas cette situation. J'ai deux enfants et je ne sais pas comment je réagirais si leur père devenait tout à coup quelqu'un que je ne reconnais plus, quelqu'un qui tout à coup découvre son égoïsme, sa liberté d'être sans enfant une semaine sur deux et qu'il découvre qu'il adore ça. Je ne peux pas vivre sans mes enfants. C'est du moins ce que je me dis.
Pourtant, combien de parents sont privés de leurs enfants une semaine sur deux? Les chanceux, finalement, ceux qui ont le moins mal, ce sont ceux qui découvrent leur liberté, qui aiment avoir du temps à eux, et qui apprécient pouvoir planifier des soirées sans gardienne, sans limite de boisson, sans heure de rentrée. Et puis finalement pourquoi pas aller les chercher un peu plus tard, histoire de faire ses courses sans enfant, tout le monde sait que c'est désagréable faire le marché avec des enfants!
Les moins chanceux, se sont ceux de qui je crois faire partie, ce sont ceux qui s'ennuient de leurs enfants une semaine sur deux, qui attendent avec impatience leur retour, qui ont un besoin viscéral de prendre soin de leurs enfants. Ces parents sont déchirés, une partie d'eux-mêmes leur manque, ils n'acceptent jamais d'invitation à sortir si c'est leur semaine avec leurs enfants, pour plus en profiter. Ils ne feront jamais sentir à leurs enfants qu'ils sont de trop, qu'ils arrivent en deuxième.
Ils sont les plus tristes des deux parents. Mais ils sont aussi les plus rassurants, les plus stables, les plus enveloppants et les plus présents pour leurs enfants qui vivent une explosion de leur petite vie et qui en arrachent. Le parent le plus déchiré, c'est aussi celui qui est toujours là, celui qui ne prend pas de rendez-vous sa semaine, celui qui leur fait sentir qu'ils n'y sont pour rien, et qu'ils sont supportés, écoutés.
Pourtant, quand les couples étaient ensemble, n'y avait-il pas ce consensus entre les deux parents qui voulaient le meilleur pour leurs enfants? On part pourtant tous avec les bonnes priorités! Ou du moins on le croit...
Je ne suis pas séparée de mon mari.
Mais mes parents se sont séparés quand j'avais seize ans, et ont vécu une vie d'enfer avant et par le fait même nous ont fait vivre une vie d'enfer.
C'est du point de vue de l'enfant que je peux m'identifier à cette situation, pas comme parent. Pas encore en tout cas.
Et c'est douloureux. Et c'est angoissant. Et c'est abominablement difficile.
Donc je profite de ce blog pour lever mon chapeau aux parents qui respectent et se donnent à leurs enfants, qui font de la séparation une situation plus vivable pour leurs enfants, qui les mettent en premier dans leur échelle de priorités. Ceux qui font que les enfants ne soient jamais jamais mêlés aux histoires d'ex-conjoint, ceux qui les protègent. Je vous félicite, je vous remercie et je vous admire.
J'en connais beaucoup dans cette situation. Vous vous reconnaissez, donnez-vous un câlin de ma part.
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Je suis une de ces mamans divorcées dont parle ton texte. Je suis moi-même une fille de parents divorcés, élevée seule par sa mère. Et j'avoue que j'ai hate que ma semaine revienne, que mes petits poisons reviennent polluer mon décor avec toutes leurs choses qu'elles laissent trainer, toutes leurs histoires farfelues qui parfois font trop de bruits pour mes oreilles (je suis enfant unique élevée dans le silence d'une mère monoparentale, ne l'oublions pas), leurs chicanes de petit couple soeur/soeur, leurs rires pour toutes les niaiseries qu'elle renchérissent pour se faire exploser la bedaine l'une/l'autre...j'avoue que moi, j'aime quand elles partent chez leur père, elles me manquent, oui, mais puisque mon couple avec leur père n'existe plus, puisque ma famille parfaite a pris le bord, j'avoue que celà me permet de retrouver celle que j'étais avant, et que j'avais perdue, au profit de l'identité familial ou chacun a son rôle, ou son carcan, sa croix, plein de routine et d'abnégation de soi, pour le soi-disant bien de la famille. Je ne savais plus qui j'étais ni ce que je voulais, car j'étais la mère de, ou la femme de...maintenant je suis moi, avec tous mes défauts, et toutes mes qualités, il y a moins de nuances de gris dans ma vie, avant tout était mêlé dans la famille. Maintenant, ben, ya que moi quand je suis sans mes filles. Je dis pas que j'aime ça, car je déteste être seule, ça aussi c,est pas drôle quand on redevient célibataire, moi je réapprend à dire que je n,aime pas ça, je ne l'ai jamais recherché. Mais non, je ne fais pas partie de ces gens/parents qui donnent tout à leurs enfants. Je ne fais pas passer tous leurs désirs avant les miens, car je pense que leur bonheur passent aussi au travers du mien. J'ai une vie à vivre, je préfère leur montrer l'exemple de savoir être heureuse avec ce que l'on a , ce que je suis, mes dons, mes idées, plutôt que leur sacrifier tout mon temps ou toutes mes actions. Car quand elles vont grandir et quitter le nid, si je ne suis rien sans elles, qui serai-je ce jour là ? et les mois qui suivent ?? Je préfère leur montrer que chaque personne doit trouver son chemin et souvent le créer de toute pièce, ça prend du courage et ça ne peut pas venir de l'extérieur, d'une autre personne, mais bien seulement de soi-même. Je veux qu'elle puisse trouver la force en elles-mêmes, de vivre leur vie comme elles l'entendent, et ne pas obéir trop au carcan de la vie de famille, et de la société. Perdre son identité dans la famille, c,est facile, et je pense que c'est là la cause de bien des divorces, autant que le manque de communication, ou le manque de sexe.
RépondreSupprimerAlors être parents, c'est bien, c'est noble, mais ça devrait pas résumer une identité.
Merci Mano. Tu ajoutes un point très intéressant. L'équilibre entre être maman et être soi. Les enfants en profitent beaucoup plus.
RépondreSupprimerMais je te considère, au contraire, comme de ces parents qui ont tout fait pour adoucir la séparation, vous avez été et demeurez exemplaire comme parents séparés qui continuent l'éducation de leurs enfants comme une famille, dans la bonne entente et le respect. Vous êtes très chanceux. Tu le prends peut-être pour acquis, mais vous ne faites pas partie de la norme, ton ex et toi. Vous êtes un modèle à suivre. Je pensais entre autres à vous quand j'ai écrit ce texte.
Félicitez-vous. Et gardes ton équilibre Mano. xx
Bon, je lance une coutume!
RépondreSupprimerLa déchirure, ça me rejoint et je ne souhaite à personne de vivre la déchirure ou la rupture...
Pour moi et mes enfants, j'ai choisi la garde partagée la même semaine afin de ne pas être privée de mes enfants ni eux de moi. Et j'ai demandé 4 jours avec eux, 3 jours seule.
Tout ce temps m'ait précieux, que je sois avec les enfants ou avec moi-même. Je n'ai pas le temps de m'ennuyer car je vois mes enfants tous les jours (notre horaire est entrecoupée) mais ils me manquent et la solitude, ce n'est pas facile.
J'ai l'impression que mes enfants sont biens car je m'amuse plus avec eux et ils rient plus avec moi - avec leur père aussi j'imagine!! Reste à voir - et seul l'avenir me le dira - si je serai supportée moralement et comme mère...
J'avoue que je me sens plus inquiète pour moi que pour mon ex et mes enfants... C'est donc à suivre.