mercredi 28 octobre 2009

Divines crêpes

Ce soir, pas de nouvelle recette, ou de vieille recette que les autres aiment pas.

Ce soir, on a mangé des crêpes.

Mon mari le carnassier n'étant pas là, pas besoin d'aller à l'abattoir ramener un quart de boeuf pour son souper.

Seulement les enfants et moi. Je leur ai demandé ce qu'ils voulaient manger: et ma fille dit "Des crêpes!!!" et son frère de se tourner de son écran d'ordinateur (wow!) en criant "ouaihhh".

Je sors les oeufs, le lait, la farine. Et je fais des crêpes. Pas compliqué. Pas de légumes, mais ce soir on a congé. De toute façon, apparemment les enfants ne s'en portent pas plus mal quand c'est le papa qui leur fait à souper. Il ne fait jamais de légumes et les enfants sont en pleine forme le lendemain!!!

On a mangé nos crêpes pour souper un mercredi soir, quelle belle exception! Eh qu'on se sentait fébrile!

Le bout de la m*@#, ça aurait été de les manger devant la télé au sous-sol.

Chut! Ce sera pour la prochaine fois!

lundi 26 octobre 2009

Supper's ready!

Ah those famous words.

Everybody remembers the worried thrill that coursed through our little bodies when our mom would cry out to come and eat.

It might be good, or it might be bad. Or it might be really really bad.

Does everyone remember the disappointment of discovering the brussel sprouts that smelt like, well, flatulence, or veal liver or a great smell that actually meant something totally different, like stuffed cabbage. Stuffed cabbage smells great when it's cooking because of the meat with the garlic and the tomato sauce. But when you actually eat it, it tastes alot like boiled cabbage... I used to eat the stuffing only. I seem to remember my sister doing the same.

Tonight, I made a lentil and rice casserole with cheese and tomato sauce. I printed that recipe more than seven years ago. I've made it lots of times.

I had resurrected this recipe two weeks ago, and must have ignored the comments or chose to block my ears, because no one likes it. I'm not even that fond of it myself.

Now why do I make stuff my family doesn't like? My mom did it all the time. There was always something bad in the plate. If the mashed potatoes were nice and buttery, the carrots were dead - mushy and no flavour. If the beef was tender and delicious, the brocoli was severally tortured before giving up and being served.

And I know I'm not alone.

So why do we do that?

Because it's an easy recipe, because we've come home late and we boil a vegetable until it no longer resembles a member of its food group just to have a good conscience, just to serve a vegetable. We've done our job, right?

I have no excuse for my recipe tonight. I had the time to cook a decent meal. I had other options. So why?

I don't know. It seemed like a good idea at the time of assembling stuff for supper. A vegetarian meal full of protein and fibre. Alas, empty of umpph or aaahhh. Boring boring boring. And kinda tasteless, despite the cheese.

But I did my job. I used things I already had, I didn't go shopping, therefore saved money, and made a healthy meal for my family.

My son didn't eat the lentils nor the sauce, worked really hard to separate the rice from the rest and poured a cup and a half of ketchup on it before eating it.

My daughter mixed everything up and ate a little bit while my son distracted her doing all sorts of things you don't do at the table. She laughed her way to nutrition. When her brother was done and calmed down, she realized she was eating something she didn't like and stopped.

My husband, the ever gentle critic, the guy who'll even try a new tofu dish at least once although he really really hates tofu, ate his plate to the last grain of rice.

But he wasn't too fond of it.

Sometimes it's time to let go. I'm gonna throw that recipe away.

La vie est belle

Vraiment?

Est-elle si belle?

Alors comment ça se fait que des fois c'est difficile de convaincre nos enfants qu'elle l'est, belle, la vie?

On est toujours fatigué. On est toujours plus ou moins à bout de nerfs (à ce que j'entends dans mon entourage en tout cas). On est toujours à court de temps. On n'a jamais le temps de faire des affaires l'fun. On est toujours à court d'argent. On n'est jamais capable de combler les désirs de nos enfants. Peu importe toutes les fois qu'on a dit oui, on se fait dire "tu dis toujours non!".

Pis on se demande pourquoi les enfants de nos jours trouvent la vie plate, l'école plate, les fins de semaine où il n'y a rien de particulier à faire plates...

C'est certain que c'est pas toujours comme ça. Il y a des beaux moments dans la vie, tout simples, qui coûtent rien.

Mais des fois, quand un enfant nous arrive avec des arguments légitimes et réels que la vie est dure, ou parfois juste lourde, c'est pas honnête de dire qu'il se trompe. C'est que, s'ils sont capables de poser les questions, ils sont capables d'accepter les réponses. Quand on s'est juré de ne jamais leur mentir, les réponses sont quand même crues pour les oreilles de nos enfants, aussi matures soient-ils.

Alors qu'est-ce qu'on dit?

On dit: je ne te lâcherai jamais; je t'aime toujours; je t'aimerai toujours, malgré tout ce que tu peux m'envoyer par la tête. Et on dit: ma joie dans la vie, c'est toi. C'était terne avant que t'arrives, maintenant c'est beau, plein de magnifiques couleurs joyeuses, plein de VIE justement.

Mais on peut aussi dire: c'est pas normal qu'un enfant se sente comme ça. Viens avec moi, on va aller chercher de l'aide.

Il faut écouter nos enfants. Ce qu'ils disent, et ce qu'ils ne disent pas.

Comment je le sais? J'ai été une petite fille à un moment donné, et cette petite fille trouvait parfois la vie très, très dure...

dimanche 25 octobre 2009

Ouf

Vendredi a passé, samedi aussi.

La fatigue s'est installée, la langue est allée à terre.

C'est que c'est long, guérir d'une dépression. Mais ça se fait. C'est ce que m'a promis le psychiatre cet été. Alors, je prends mon mal en patience (que j'ai de moins en moins on dirait) et j'essaie de me reposer quand je peux.

Mais avec les activités des enfants les fins de semaine, c'est vraiment difficile de trouver du temps pour se reposer.

J'ai hâte à lundi. Pour me reposer. C'est pour ça que je suis en congé de maladie de toute façon, et j'oublie souvent. J'ai hâte, très hâte, de revenir à une vie normale, de pouvoir faire des journées de 14h, 16h. Dans le moment, je ne parviens pas à enfiler douze heures en ligne.

Je ne reçois plus personne (enfin, presque) à souper, je m'endors vers 20h30, 21h00... Pour un samedi soir entre amis, c'est pas mal trop tôt. J'en connais pas qui se couche à cette heure-là, dans mon entourage.

Bref, à demain, à tête plus reposée, plus fraîche et de meilleure humeur.

jeudi 22 octobre 2009

Le poids de la vie

Ma vie n'est pas centrée sur le poids de mon corps.

Je me suis même déjà sentie inadéquate ou même anormale parce que j'ai pris du poids ces deux dernières années, et je n'en ai pas fait de gros (!) cas. Pas de diète, pas de régime, tant pis, je mange ce que j'aime.

C'est certain que j'aurais préféré ne pas le prendre, ce poids.

L'excès venait des médicaments que je prenais pour une dépression depuis presque trois ans. Entre le poids des pilules et le poids de la vie, j'ai choisi de vivre avec le poids de mon corps et tenter d'alléger celui de la vie. Je me suis faite à l'idée que je serais toujours boulotte ou bien en chair ou le beau sobriquet de votre choix (mes enfants aiment dire que je suis "pas grosse juste ben molle").

Cet été a été un été (dites ça vite sept fois de suite!!) pas mal désastreux vis-à-vis de la dépression.

Suite à plusieurs baisses d'humeur importantes, les médecins ont changé ma médication.

Eh bien vous ne croirez jamais ma chance! Ça a pris que je rase de mourir pour qu'on me donne un médicament qui coupe la faim! Yay! Youppi!

À toutes les femmes à qui j'ai dit que mes nouveaux médicaments me coupaient l'appétit la plupart m'a répondu que je devais être contente, que c'était pas mauvais, que c'était une bonne chose...

Même si je comprends très bien la légèreté (je fais pas exprès!) de ces commentaires, je me demande quand même si je suis normale parce que, même si je ne déteste pas perdre le poids excédant, c'est pas mon premier souci. Entre être bien équilibrée, stabilisée, heureuse ou juste de bonne humeur la plupart du temps et perdre du poids, je préfère être bien que mince.

Mais on s'entend, c'est un plus. Je vais en profiter pour essayer mes vieux pantalons (il m'en reste) qui ne m'ont pas fait depuis quelques années. Et si je rentre dedans, tant mieux! J'ai aussi une belle robe d'été que j'aimerais porter sans péter le zipper sur le côté, comme c'est arrivé la dernière fois... J'ai quand même un orgueil féminin, seulement pas ben ben fort.

Mais savez-vous ce je manque le plus? C'est le plaisir de manger des choses que j'aime, de les écraser sur ma langue, ou de es croquer sous mes dents, ou laisser le caramel couler dans ma gorge à m'en étouffer (c'est arrivé à plusieurs reprises)... Mon appétit a diminué, mon poids a baissé et le plaisir de manger aussi. C'était un plaisir dont je pouvais profiter, même dans les pires moments.

Je garderai donc un souvenir doux de ces années passées à grossir, oui, mais à me délecter des gourmandises succulentes que les pâtisseries et confiseries nous offrent.

Un bon macaron au café... Miam. Ou un chocolat de la Maison Kacao... Yum. Ou le gâteau au fromage de ma mère...

(soupir)

mercredi 21 octobre 2009

Paie par où tu as péché

Ou est-ce péche par où tu as passé? Enfin. Peu importe.

Vous voyez ce que je veux dire.

L'autre jour, j'étais dans une formation pour les nouveaux téléphones du bureau. L'explication était longue, pénible et parsemée de questions (stupides? hon! chu pas fine!) de certaines de mes collègues.

Bref, je pige assez vite. Je me mets donc à jouer avec mon téléphone-témoin sur lequel on est supposé se familiariser.

It's a friggin phone. How hard can it be?

Voilà que je place un appel à un autre téléphone-témoin et ça sonne et ça dérange tout le monde et la madame qui fait la formation arrête et me regarde et tout le monde me regarde et je me creuse dans mes épaules et murmure un petit "oups! scuzez!" pendant que mes deux mains tentent de faire taire mon maudit témoin. Et je ne le fais pas juste une fois, mais trois! (Bien sûr, pour tester autre chose, pas toujours la même affaire, quand même).

Et je me mets à penser: je suis aussi délinquante, dérangeante et peu respectueuse que mon fils.

Ouan, on est là qu'on le sermonne d'une façon presque hebdomadaire sur le comportement à avoir en classe, ne pas déranger tout le monde même si lui a compris (il pige pas mal vite, voyez-vous), c'est une question de respect et gnagnagna.

À 41 ans, je dérange une foutue formation et je suis impatiente quand ma voisine comprend rien et fait durer ce moment pénible plus longtemps avec ses foutues questions...Dont les réponses me semblent pourtant bien simples.

Est-ce que je me prends pour une autre? Est-ce que je fais ma "smatte"? Est-ce que je n'ai aucun égard pour ma pauvre voisine qui, elle, éprouve des difficultés?

Ben non. Pas du tout. C'est que la stimulation pour moi est terminée. Je ne suis plus stimulée. Donc je niaise. Et je pense à mon fils. Tout à coup, je m'adoucis, je change mon tir (où est-ce je change mon fusil d'épaules parce que le chien est parti à'chasse?).

La fois suivante, quand il m'apprend qu'il a dérangé en classe, et que sa prof, qui l'aime bien pourtant, en pouvait plus et l'a envoyé chez la directrice, laquelle il a aidé à choisir soit des stores ou des rideaux pour son bureau (wow, grosse punition) en mangeant le petit chocolat qu'elle lui offre, je lui ai dis: "Tsé, D., ce qu'on te reproche maintenant, un jour ça va te servir". Il m'a regardé, et j'ai vu le doute dans ses yeux. "Oui oui, tu sais, tu comprends vite, tu saisis tout de suite, tu as un caractère fort, tu ne te laisses pas piler dessus, même pas par des figures d'autorité, un jour ça va te servir".

On dirait que je lui avais enlevé vingt livres de ses épaules.

Il a expiré fort, et a dit: "Fiououou. Une CHANCE que tu me dis ça."

Il était sérieux. Pas du tout sarcastique. Ça m'a fait un pincement au coeur: depuis combien de temps pense-t-il qu'il est anormal? Ou mal fait? Ou déficient?

L'estime de soi, c'est important.

mardi 20 octobre 2009

Déchirure

C'est donc dur les séparations! Il y a tellement de gens autour de moi qui se séparent, et ils ont des enfants, que je me dis que personne n'est à l'abri. Même si je pense réellement que je ne me séparerai jamais de P.

Et j'écoute les personnes, souvent les mères mais parfois aussi les pères, et je me sens inadéquate et inapte à les entendre, les rassurer, les consoler, les aider. Je ne vis pas cette situation. J'ai deux enfants et je ne sais pas comment je réagirais si leur père devenait tout à coup quelqu'un que je ne reconnais plus, quelqu'un qui tout à coup découvre son égoïsme, sa liberté d'être sans enfant une semaine sur deux et qu'il découvre qu'il adore ça. Je ne peux pas vivre sans mes enfants. C'est du moins ce que je me dis.

Pourtant, combien de parents sont privés de leurs enfants une semaine sur deux? Les chanceux, finalement, ceux qui ont le moins mal, ce sont ceux qui découvrent leur liberté, qui aiment avoir du temps à eux, et qui apprécient pouvoir planifier des soirées sans gardienne, sans limite de boisson, sans heure de rentrée. Et puis finalement pourquoi pas aller les chercher un peu plus tard, histoire de faire ses courses sans enfant, tout le monde sait que c'est désagréable faire le marché avec des enfants!

Les moins chanceux, se sont ceux de qui je crois faire partie, ce sont ceux qui s'ennuient de leurs enfants une semaine sur deux, qui attendent avec impatience leur retour, qui ont un besoin viscéral de prendre soin de leurs enfants. Ces parents sont déchirés, une partie d'eux-mêmes leur manque, ils n'acceptent jamais d'invitation à sortir si c'est leur semaine avec leurs enfants, pour plus en profiter. Ils ne feront jamais sentir à leurs enfants qu'ils sont de trop, qu'ils arrivent en deuxième.

Ils sont les plus tristes des deux parents. Mais ils sont aussi les plus rassurants, les plus stables, les plus enveloppants et les plus présents pour leurs enfants qui vivent une explosion de leur petite vie et qui en arrachent. Le parent le plus déchiré, c'est aussi celui qui est toujours là, celui qui ne prend pas de rendez-vous sa semaine, celui qui leur fait sentir qu'ils n'y sont pour rien, et qu'ils sont supportés, écoutés.

Pourtant, quand les couples étaient ensemble, n'y avait-il pas ce consensus entre les deux parents qui voulaient le meilleur pour leurs enfants? On part pourtant tous avec les bonnes priorités! Ou du moins on le croit...

Je ne suis pas séparée de mon mari.

Mais mes parents se sont séparés quand j'avais seize ans, et ont vécu une vie d'enfer avant et par le fait même nous ont fait vivre une vie d'enfer.

C'est du point de vue de l'enfant que je peux m'identifier à cette situation, pas comme parent. Pas encore en tout cas.

Et c'est douloureux. Et c'est angoissant. Et c'est abominablement difficile.

Donc je profite de ce blog pour lever mon chapeau aux parents qui respectent et se donnent à leurs enfants, qui font de la séparation une situation plus vivable pour leurs enfants, qui les mettent en premier dans leur échelle de priorités. Ceux qui font que les enfants ne soient jamais jamais mêlés aux histoires d'ex-conjoint, ceux qui les protègent. Je vous félicite, je vous remercie et je vous admire.

J'en connais beaucoup dans cette situation. Vous vous reconnaissez, donnez-vous un câlin de ma part.

Fratrie

Quand j'étais petite, j'aimais beaucoup ma soeur.

Et je la détestais avec toutes les fibres de mon corps.

Je comptais sur elle.

Je la laissais tomber.

Plus tard je lui prêtais de l'argent. Sans intérêt.

Mais on s'est toujours pris dans les bras l'une de l'autre, même aux moments les plus difficiles d'adolescence quand on se traitait de folle, niaiseuse, conne, grosse patate... Dans ces moments, la rivalerie nous laissait notre intimité, et on se consolait. Les peines d'amour, les engueulades de parents, la trahison d'une amie, la destruction accidentelle d'un dessin dont elle était fière... Une chance qu'on s'avait.

Une chance qu'on s'a encore. On ne vit plus de rivalerie (sauf qu'elle a eu les bons gênes de muscles tonifiés d'eux-mêmes et moi j'ai eu la peau molle de ma grand-mère...ah l'injustice!). On n'a pu d'engueulade avec nos parents (une maudite bonne affaire!). Mais on a encore des peines. Des inquiétudes parce qu'on est toutes les deux mamans maintenant. C'est pas toujours facile. Une est séparée, l'autre est dépressive.

Mais on a encore nos bras, ils sont aussi réconfortants qu'il y a trente-cinq ans. Et le téléphone est toujours pas loin. Eh qu'on en passe du temps au téléphone toutes les deux! Une chance qu'on vit dans le même code régional.

Des fois, je pense à elle et je fais moins de bêtise. Elle ne le sait même pas mais des fois elle me sauve la vie. Encore.

Heureusement que mes parents ont fait l'amour DEUX fois (comme j'en ai conclu à cinq ans quand on m'a raconté comment on fait les bébés).

Obsession: Poissons

Mon mari est obsédé. Par nos poissons.

Et par leur imminente mort.

Depuis un an. Il attend qu'ils meurent d'un jour à l'autre, depuis un an.

Ce sont les poissons de ma fille, devrais-je dire. Ce sont des télescopes, noirs avec de longues nageoires, Roxy et Kiki (comment elle fait pour les différencier demeure un mystère). Elle les a désirés, elle les a choisis et elle doit s'en occuper, en l'occurrence les nourrir et changer leur eau habitable.

Ils meurent à chaque jour. Et ils ressuscitent à chaque jour. Tous les jours, on les voit soit l'un ou les deux la tête en bas dans le fond de leur bol, presque immobiles, les nageoires flasques bercées par le mouvement de l'eau, apparemment sans vie. Et mon mari de dire: "Frédérique, tes poissons (ton poisson) sont (est) en train de mourir". Et ma fille de répondre: "Papa! Arrrrrêêêêêête! Tu dis toujours ça!".

J'en suis venu à anticiper avec irritation le moment où mon mari va regarder le bol des poissons, et faire son diagnostic du jour. Je ne suis plus capable de l'entendre dire: "Ah! Y'en a un de mort!" ou "Eille! Y'en a un qui nage!" ou "Wow, les deux ont l'air vivant". Je n'en peux plus.

Et ça me porte à réfléchir que nos poissons, bêtes sans grand cerveau ni capable d'avoir un jugement critique (ou du moins croyons-nous) vivent de la même manière que les humains en général.

Je m'explique. Ces pauvres poissons ne vivent pas toujours dans un environnement sain, l'eau n'étant pas changée régulièrement. Comme des gens qui vont travailler dans des environnements qui ne sont pas tout à fait sains pour eux. On change leur eau pour les aider, comme toutes les mises-à-jour et améliorations de la technologie pour les humains. Or, nous les humains avons de la difficulté à gérer ces changements. Eh bien, nos poissons aussi. Leur eau fraîche ne contient plus autant de leurs bactéries et ils ont de la difficulté à s'adapter, d'où leur apparente inertie. Les poissons ne se comportent pas selon nos attentes. Les humains non plus. Ils n'ont pas toujours faim. Qui n'a pas un jour dit: "Oh, je vais seulement manger un muffin pour dîner, je n'ai pas faim". Malgré l'expression manger comme un poisson rouge souvent utilisée par les humains, les poissons non plus n'ont pas toujours faim. Je me tue donc à dire à mon charmant mari que même si les poissons ne mangent pas tout de suite quand notre fille les nourrit, ça ne veut certainement pas dire qu'ils vont mourir pendant la nuit!

Les poissons aussi ont le droit et sont proie à être bousculés dans la vie, à être déprimés, d'en avoir assez de leurs petites roches toujours la même couleur dans le fond de leur bol, toujours le même maudit petit "arbre" orange à une piasse comme déco, l'écoeurite de la même bouffe, matin et soir, day in, day out, same old, same old. C'est long un an dans la vie d'un poisson!!!

Un jour, ces poissons vont mourir de leur belle mort, leur espérance de vie n'étant pas très longue. Et ce jour-là, mon mari va crier en triomphant: "Je vous l'avais dit qu'ils mourraient cette nuit !!". Et moi de lever les yeux au ciel.

Les gaz à effet de serre, c'est nocif?

Je soupe avec ma famille.

La bouffe est bonne.

La compagnie aussi.

Et on se met à déconner. À rigoler. À faire des jeux de mots. Il y a du cumin dans la marinade. On y va avec des "il y a du cupied aussi" et du "cubain" et on enchaîne avec du "cudouche". Hahaha. Entre deux biscuits au dessert, mon fils suggère un concours de rot. En même temps que sa soeur lâche un petit rot. Question de timing. Ma fille rit à gorge déployée, ses dents sèchent, sa face est rouge.

Mon fils rote à volonté. Il a déjà roté l'alphabet au complet pour sa tante. C'est une de mes nombreuses fiertés. Donc, il s'en donne à coeur joie. Parfois ses rots sont tellement forts qu'ils me font sursauter. Faudrait le voir, mon fils, il est tout maigre. Comment tout cet air peut débouler de son minuscule estomac est une énigme...

Ma fille tient son biscuit, à moitié croqué, qui ne semble plus l'intéresser, et continue de rire en se tapant dessus (de l'autre main).

Mon mari dessert la table et ponctue les rots de mon fils avec des pets. Les couverts s'entrechoquent dans le lave-vaisselle.

Je les regarde tendrement, avec un soupçon d'inquiétude quand même.

Bienvenue chez nous. On s'aime­. Comme on est.

Sans prétention.

Vraiment.

Mais on pollue un peu.

Lancement

Je me lance!

Souhaitez-moi bonne chance!

Je vais maintenant écrire un blog, tous les jours, parfois en anglais, parfois en français, sur les hauts et les bas de se retrouver en quête d'un nouveau travail, préférablement à la maison, sur Internet, d'élever des enfants, d'être une bonne épouse et ce, tout en gérant une dépression majeure, médicamentée et suivie.

Aujourd'hui, je me suis causé un mal de cou. Je travaille dans le sous-sol, dans la mi-pénombre, sur l'ordinateur familial. Celui-ci est posé sur ce qui était anciennement une table de salle à manger en granite sur base de métal des années '80, que j'avais acheté avec mon ancien conjoint D., dans le temps que nous étions propriétaires d'une belle petite maison en carton construite selon le plan C, si je me souviens bien, des quatre plans (A, B, C et vous l'aurez deviné, D) du contracteur. La salle à manger était à quelques marches de l'entrée, il fallait que ça shnazze. Enfin, c'est l'ancien conjoint qui aimait shnazzer, pas moi.

Donc je me retrouve à être assise sur une chaise de bureau Ikea devant une table en granite qui ne comporte ni ajustement ni support à clavier. (Faudrait que j'arrête bientôt, la douleur descend dans mon dos as I type!).

Je nage et rase de me noyer parfois dans l'océan de l'internet, des blogs, des annonces, des arnaques (j'ai presque donné mon numéro de carte de crédit à une compagnie bidon ce matin! AAAhhhh!) pour me rendre compte qu'il ne sera pas si facile que ça de me trouver une niche, aussi petite soit-elle, dans cet univers infini (ma fille m'aime aussi gros que ça, elle me le dit souvent).

Alors, à bientôt, et j'espère que je saurai vous amuser pendant vos pauses de la journée, vous qui travaillez pour vrai.