Avec la magie de Google, tout à coup gmail sait que c'est moi, les petits mots dits, et m'affiche les photos que j'y avais publiées (genre mon chat) après tellement de temps. C'est un peu épeurant finalement... Ça fait un peu Big Brother mais comme disait l'autre: "On n'arrête pas le progrès".
Beaucoup de choses se sont passées depuis que j'y ai écrit un message. Ma meilleure amie de toute ma vie est décédée du cancer des ovaires, un de mes anciens chums est décédé du cancer des poumons, cerveau et chépakoi d'autre, je ne travaille plus dans le même domaine, j'ai des problèmes de santé mentale, bref ma vie a changé pas mal.
Mes enfants vont bien, mon mari aussi, la chatte miaule toujours, l'apparte est encore là. Les bases sont restées.
Le temps passe, et je me demande si un jour j'accomplirai ce que je voulais faire, si je pourrai cocher des items sur mon bucket list, qui est pas aussi longue que ça. J'ai l'impression que mon sablier commence à être pas mal rempli dans le bas, il ne me restera plus de temps pour publier un livre, aller en Italie, et partir ma compagnie de conversation anglaise/française slash traduction.
On se dit qu'on a le temps, qu'il nous reste plusieurs années, pis on s'aperçoit que, finalement, à 45 ans, on est rendus plus moins que la moitié de notre vie. Et ça c'est si tout va bien. Mon amie est décédée à 52 ans. Elle ne le savait pas, à 26 ans, qu'elle était rendue à la moitié de sa vie, elle. Je me demande si elle aurait changé quelque chose si elle avait su, si elle aurait pris les mêmes décisions, si elle aurait fait les choses autrement. Parce qu'à 27 ans, on est loin de penser qu'on a déjà fini la moitié de notre vie.
Quand mon amie avait 27 ans, j'en avais 21. Je venais de la rencontrer. Elle a été ma psy gratuite pendant des années, elle avait une sensibilité de la nature humaine et une compréhension inouïe des gens. Elle a été une bonne oreille, mon sounding board, ma lumière au bout du tunnel, mon parent qui m'aime inconditionnellement.
Je lui dois, à sa mémoire, de faire ce que je me suis dit que je ferais de ma vie, que je gaspille pas les années qui me restent parce qu'elle, elle n'en a plus d'année. Je lui dois d'en profiter pleinement. Et je me dois d'en parler à ma psy, parce que j'en arrache avec sa mort.
Fait que je fais l'amour à mon mari à toutes les occasions qui se présentent, je nourris mes enfants, je passe du temps avec eux, et je me donne un coup de pied au derrière à tous les jours voir si ce matin-là, ce sera le matin que je commencerai à rédiger mon livre.
Je t'aime Etil.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire